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Le joli mois de mai

En mai, le printemps a déjà fait son œuvre, les bourgeons s'épanouissent. Comme un signe vers le renouveau, l'accueil de l'autrement, de l'imagination ou de l'audace. « Le président serait-il tout d'un coup devenu lyrique ou rêveur ? », vous dites-vous... et pourquoi pas ? Car en effet, ce printemps voit la germination de graines patiemment semées.
Comme chacun peut le constater au fur et à mesure, notre nouveau campus prend vie et c'est tout l'espace humain qui déploie ses sourires. Pour continuer à y mieux vivre ensemble, à y inventer nos rêves les plus audacieux, rappelons-nous que ce bien commun public nous appartient à tous. Il convient donc que chacun le protège chaque jour par des simples gestes civiques.
D’autres graines germent, d’autres bâtiments vont sortir de terre. Dans quelques jours, le mardi 26, nous poserons la première pierre du Centre de recherche en biomédecine de Strasbourg : un magnifique outil de recherche, symbole d'un dynamisme et d'une ambition au service des patients. Ça c'était côté espace public physique.
Mais l'espace public prend aussi une dimension autre : le 27, nous accueillerons pour trois jours le colloque annuel de la Conférence des présidents d'université. Quelques jours plus tard, du 1er au 3 juin, le prestigieux Conseil européen de la recherche réunira son conseil scientifique pour la première fois sur le sol français, à la Faculté de chirurgie dentaire. Fin juin enfin, ce sera au tour des directeurs généraux d'université de se retrouver à l'Unistra le temps de leur colloque annuel.
Mis bout à bout, ces événements révèlent le rayonnement de notre université. Quand tous ces acteurs du monde universitaire, dans leur diversité, choisissent Strasbourg pour réfléchir pendant quelques heures, quelques jours au sein de notre nouveau campus vert et ouvert, c’est certainement le choix symbolique d’une belle et grande université, mais aussi celui de pouvoir jeter un regard neuf sur nos expériences. Espérons que ces rencontres seront propices à des remue-méninges fructueux.
C’est aussi la preuve que nos ambitions dépassent notre stricte communauté ou territoire. De nombreux comités, missions, inspections nous visitent pour questionner notre expérience, nous interroger sur la structuration et la stratégie de l'Université de Strasbourg. Ce sont là aussi des moissons fructueuses. Tous ces événements nous honorent, ils nous obligent aussi à continuer à inventer demain, car le monde est en perpétuel mouvement. Nous sommes fiers de partager, d'échanger, et d'ouvrir notre université à toutes ces rencontres nationales et européennes qui nous enrichiront de leurs présences, de leurs dialogues. Autant d'initiatives d'excellence... et de nouvelles graines à semer !

Alain Beretz
Président de l'Université de Strasbourg 

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« Le numérique est un puissant facilitateur »

Initialement enseignant-chercheur, Rodrigue Galani coordonne le Centre de culture numérique de l’Université de Strasbourg depuis sa création en 2012. Pendant le colloque de la Conférence des présidents d’université, qui réunira une centaine de présidents à Strasbourg du 27 au 29 mai prochains et sera consacré au numérique, il participera à une table-ronde qui pose la question : comment l’université anticipe-t-elle les mutations sociétales induites par le numérique ? Justement, nous aussi, on aimerait le savoir… 

Quand on parle de mutations sociétales induites par le numérique, de quoi parle-t-on ? Quelle est l’ampleur de cet impact ?
L’impact du numérique aujourd’hui est très fort, dans tous les aspects de notre vie et en particulier à l’université. C’est un impact profond, qui modifie la relation à l’espace et au temps, des éléments structurants d’une société. Il permet par exemple d’assister à un cours alors qu’on est physiquement à distance ou qu’on est empêché – maladie ou handicap. Il facilite des formes d’innovation pédagogique, ainsi que l’accès à l’information, le travail de recherche et la collaboration scientifique, il permet aussi d’en partager largement et rapidement les résultats. 

Il est donc devenu complètement nécessaire ?
Pour moi, le numérique est un puissant facilitateur. Donc, on peut très bien s’en passer, mais on se prive alors d’un outil précieux. Par exemple, quand j’étais jeune chercheur, pour accéder à un article publié sur une thématique qui nous intéressait, il fallait le repérer dans des listings interminables, puis écrire personnellement au chercheur qui répondait ou pas. Je me souviens avoir passé des journées à coller des étiquettes de demandes sur des enveloppes. Le numérique est arrivé et bientôt, via des projets de plateformes comme les Archives ouvertes de la connaissance, on pourra accéder en quelques clics à toutes les publications et avancer plus vite. C’est quand-même du temps mieux utilisé. 

Est-ce aussi vrai pour l’enseignement ?
L’impact du numérique sur l’enseignement est aussi très important : en premier lieu via toutes les nouvelles perspectives offertes à l’enseignement à distance. Personnellement, je ne crois pas à la disparition des cours en présentiel, le rapport humain est trop important, mais il se pensera sans doute différemment, à l’avenir. Car le numérique permet par exemple le développement d’une pédagogie où l’étudiant est plus engagé dans un travail de groupe, plus actif aussi, ce qui favorise entre autres une meilleure mémorisation des connaissances. 

Et donc, que fait l’université pour anticiper ces mutations ?
L’Unistra a une longueur d’avance et peut s’appuyer sur un schéma directeur porté par la Direction des usages du numérique et la Direction informatique. Pour anticiper, nous pratiquons une veille active au travers d’une étroite collaboration avec d’autres universités, les ministères ou des partenaires extérieurs. Nous avons aussi un observatoire des usages du numérique que je supervise. Dans l’idée, il s’agit de connaître et comprendre les usages et les besoins de chacun pour proposer des outils adaptés au travail et aux habitudes des usagers. On ne peut plus proposer des outils qu’on plaque sur les usagers avec le risque qu’ils ne se les approprient pas.
Bon, nous sommes parfois mis au challenge avec certains étudiants ou jeunes enseignants car ils sont nombreux à s’être habitués à l’omniprésence du numérique dans leur quotidien. Ils viennent vers nous avec des attentes très fortes. C’est difficile parce que les universités ont des contraintes en termes de ressources techniques, humaines et financières que les géants du numérique n’ont pas. Le modèle est différent.
Inversement, il existe des personnes dans notre communauté qui sont réticentes face au développement du numérique, qui ont des craintes face aux mutations qu’il induit. Mes collègues et moi pensons que l’antidote à cette crainte, qui est naturelle, passe par l’information des usagers, par un accompagnement au plus près d’eux. Des missions assurées par l’ingénierie pédagogique et le Centre de culture numérique. 

Propos recueillis par Caroline Laplane

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Ambassadeurs du réseau alumni : le projet prend de l’ampleur

Afin de développer son réseau en France et à l’étranger, le Service relations alumni a lancé, en juin dernier, le projet d’ambassadeurs du réseau. Depuis, deux clubs alumni Unistra ont été créés et 17 membres du réseau sont d’ores et déjà correspondants alumni dans leur ville. 

« Ce sont des débuts plutôt prometteurs », confie Agnès Villanueva, la directrice du Service relations alumni (SRA) de l’université. Depuis presqu’un an, le SRA propose deux manières de s’engager et d’œuvrer bénévolement pour le développement de la communauté alumni en France et à l’étranger : devenir correspondant alumni ou responsable de club alumni Unistra.
Actuellement, 17 membres du réseau sont correspondants alumni ; ils sont basés en Belgique, au Canada, au Costa Rica, en Côte d’Ivoire, en Espagne, aux États-Unis, en France (Paris, Lyon, Brest, Ajaccio), au Gabon, aux Pays-Bas,  au Sénégal et en Israël. « Ce qui est intéressant c’est que, jusqu’à présent, ce sont les personnes qui sont venues à nous, qui se sont proposées pour devenir ambassadeur du réseau alumni », explique Agnès Villanueva.
Comme pour montrer l’exemple, le premier club alumni Unistra a été lancé à Strasbourg le 13 octobre dernier. Cogéré par l’Université de Strasbourg et la Société des amis des universités de l’académie de Strasbourg, il compte actuellement 100 membres.   

Un club alumni Unistra aux antipodes 

Et preuve que l’initiative intéresse : le premier club entièrement géré par un membre du réseau vient d’être créé à Auckland en Nouvelle-Zélande, il y a deux mois. Laurent Antonczak, diplômé de l’Université Marc-Bloch et « exilé » sur cet archipel de l’océan Pacifique depuis douze ans, en est le responsable.
Après une première expérience en Nouvelle-Zélande, il a dû rentrer à cause de problèmes de visa liés, à l'époque, aux tensions entre la France et l’archipel suite à l'affaire du Rainbow Warrior ; il a travaillé une dizaine d’années dans la publicité et la communication en France et au Luxembourg. Et puis, il en a eu assez de ce qu’il appelle « la rat's race (la course des hamsters dans leur roue) » ! Il est donc reparti en Nouvelle-Zélande pour s’y installer définitivement. Il est actuellement enseignant-chercheur à l’Auckland University of Technology - Colab, consul honoraire adjoint de France à Auckland, directeur de deux sociétés et donc… responsable du club alumni Unistra d’Auckland ! « Lorsque j’ai découvert le réseau alumni de l’université, j’ai trouvé ça chouette de pouvoir offrir mes compétences et mon savoir, de pouvoir donner des petits coups de pouce à des jeunes ! » 

Deux autres lancements en 2016 

Il y a quelques mois, lorsqu’il reçoit la demande "Voulez-vous devenir ambassadeur du réseau ?", il accepte de suite. En plus de développer le réseau alumni dans sa région, il doit organiser des événements destinés aux alumni de sa localité et représenter son club lors des grandes manifestations organisées par le SRA.
Deux autres lancements de clubs alumni Unistra sont prévus en 2016, à Paris et à Bruxelles. « Nous allons aussi essayer, en collaboration avec la Direction des relations internationales, d’impulser deux autres clubs à l’étranger, pourquoi pas en Allemagne et au Japon », affirme Agnès Villanueva. Dans ce cadre-là, si les membres de la communauté universitaire connaissent des alumni à l'étranger, qui pourraient être sollicités pour monter un club, ils peuvent l’indiquer au SRA. Mais « l’ambition de cette année reste d’animer ce réseau d’ambassadeurs en France et à l’étranger pour que le réseau alumni poursuive son objectif de renforcer les liens de solidarité et d’entraide entre les générations pour l’emploi, la carrière, l’échange d’informations, les actions de formation et de recherche de l’université », conclut Agnès Villanueva.

Floriane Andrey

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Contrat de site : le décret relatif à l’association des établissements alsaciens publié

Le décret relatif au contrat d’association des établissements alsaciens a été publié au Journal officiel jeudi 14 mai dernier.

Le décret entérine l’association de l'Université de Haute-Alsace (UHA), de l'Institut national des sciences appliquées de Strasbourg (Insa), de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNUS) et de l’École nationale supérieure d'architecture de Strasbourg (Ensas) à l’Université de Strasbourg (Unistra). Il porte sur les domaines suivants : la communication du site sous l’identité « Université de Strasbourg » ; la formation initiale, continue et par apprentissage ; la politique scientifique et la valorisation de la recherche ; l'accueil et l'orientation des étudiants ; les relations internationales, la politique culturelle, sportive, documentaire et plus généralement les services offerts à la communauté universitaire ; la gestion des personnels et des fonctions supports. Les décisions prises en application de ces compétences concerneront les personnels et les usagers des établissements associés.

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Discussion sur l'avenir de la recherche en sciences humaines et sociales en Europe

Une quarantaine de personnes ont assisté, mercredi 22 avril dernier, à la matinée consacrée aux perspectives européennes de la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) à la Maison interuniversitaire des sciences de l’homme - Alsace (Misha) de l’Université de Strasbourg.

L’objectif de cette matinée était de mobiliser la communauté SHS de l’université – mais aussi au-delà – de montrer aux chercheurs que leurs thématiques sont au cœur des préoccupations de l’université, de différentes instances européennes et de la Ligue des universités de recherche européennes (Leru). Plus concrètement, il s’agissait également et surtout de pallier une certaine méconnaissance des nombreuses sources de financement à la disposition des chercheurs en SHS et de les encourager à se lancer dans des projets européens.
Wim van den Doel, président de la communauté SHS de la Leru, était présent pour apporter un éclairage sur l’avenir des SHS en Europe. Comme il l’a constaté, « la très grande majorité des universités en Europe placent les SHS sur le même plan que les autres disciplines, dans un dialogue interdisciplinaire constant, riche et fécond. Un tiers des personnels et des étudiants gravitent dans la sphère des SHS dans les universités membres de la Leru, proportion considérable ». Toujours selon Wim van den Doel, depuis 1994 l’Union européenne soutient les SHS qui sont intégrées dans les programmes cadres de recherche : « Cette tendance n’a fait que s’amplifier jusqu’au programme Horizon 2020 qui incite les SHS à s’intégrer dans tous les projets de recherche, y compris les plus orientés sur la technologie. Toutefois des progrès restent encore à accomplir dans la reconnaissance de ce secteur disciplinaire. C’est pourquoi les États membres et les universités doivent se mobiliser pour soutenir les recherches interdisciplinaires. »

S'ouvrir aux sciences dures

En deuxième partie de matinée, une table ronde a permis aux chercheurs d’identifier les différentes ressources pour candidater à un programme de recherche européen dans le domaine des SHS. Sandrine Schott-Carrière, responsable du Bureau Europe et international de l’université, était présente et trois chercheurs dont les projets ont reçu des financements européens ont témoigné, notamment Catherine König-Pralong, professeur en philosophie médiévale de l’Université de Fribourg (Allemagne), titulaire d’une bourse ERC (European Research Council). « L’interdisciplinarité se pratique très souvent en SHS, c’est la tendance qui prédomine que ce soit en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suisse. L’idéal serait maintenant de pouvoir s’ouvrir aux sciences dures ; si toutes les thématiques de recherche ne s’y prêtent pas forcément, des synergies sont possibles », conclut Isabel Iribarren, maître de conférences en histoire et philosophie médiévales de l’Université de Strasbourg et membre du groupe de travail SHS de la Leru.

Jérôme Castle et Anne-Isabelle Bischoff